Questions du groupe Ensemble à ELIA au Conseil Communal du 5 octobre 2020

Pierre A. Damas

Distances et rayonnements

Vous avez parlé d’un couloir de 100 m dans lequel va s’inscrire le projet. Ce couloir peut se rétrécir. Quels sont les rayonnements électromagnétiques à ces différentes distances, pour rester en dessous des valeurs indiquées pour être sûr d’être prudent conformément aux études que vous avez citées ?

Circuits alternatifs

La ligne Horta Mercator est la seule ligne provenant de l’ouest vers le centre, pour descendre l’éolien de la côte vers le centre du pays. Si c’est pour le centre du pays, pourquoi la faire si bas ? Il y a des postes à Drogenbos, des alternatives par exemple Wortegem Ninove où il y a des lignes existantes ; Avelgem Drogenbos est aussi un couloir qui me semble pas mal.

Upgrade

Pourquoi ne pas doubler ou upgrader des lignes existantes ? Je suppose qu’il y a un impact car au plan de secteur les distances ne sont pas les mêmes, peut-être y a-t-il des risques de recouvrement, mais c’est à envisager également.

Maillage

S’il s’agit d’un maillage, on voit qu’il y a une double ligne dans le nord de la France qui est déjà en train de suivre la frontière belge qui permettrait, plutôt que de passer plus haut, de passer plus bas, donc de quand même éviter de venir ici dans le Hainaut.

On aimerait bien avoir un peu d’information sur les alternatives, les autres possibilités.

Enfouissement

Il m’avait semblé qu’il y avait quand même 76 Km de lignes à Très Haute Tension qui étaient enfouies entre Saint-Brieuc et Lorient en Bretagne, qu’ils avaient fait un test EDF. Avez-vous un retour d’expérience ? Cela fait plusieurs années déjà que cela a été fait.

Développement économique

Vous voulez valoriser économiquement la région, mais cela semble un peu contradictoire évidemment : d’un côté vous passez avec une autoroute comme vous dites, et il n’y a pas de sortie en Hainaut, donc cela va juste donner du souffle, de la respiration sur le réseau existant, qui ne va plus avoir le trafic de passage mais enfin, cela ne vient pas chez nous, et en même temps, cette autoroute va passer au-dessus de fermes, au-dessus de bétail, au-dessus de champs, qui sont quand même des acteurs économiques de premier plan ici dans notre région, dans notre ville.

Mais également, et cela c’est assez amusant, sur le zoning de la Guelenne, et donc je n’aimerais pas qu’on ne puisse plus valoriser les terrains du zoning parce que les gens ne veulent pas venir travailler en dessous d’une ligne à haute tension. 

Ça c’est quand même un point qui est contradictoire avec le fait de développer l’économie localement.

Continuité paysagère

Également il me revient que quelques années auparavant nous avions eu le projet de faire une piscine intercommunale et on avait pensé la mettre justement au rond-point de cette nationale, là où la ligne va passer, et cela nous avait été refusé pour des raisons de plan de secteur dans le cadre de la continuité paysagère.

Et donc c’était pour respecter le paysage, et la continuité sans construction sur une longue distance qui a fait que cet emplacement avait été refusé.

Donc vous pensez bien que maintenant on ne va pas être hyper-favorables au fait d’utiliser ce terrain.

Photo ELIA

Le modèle

La question du modèle. Comme vous êtes des transporteurs, vous allez privilégier le transport, mais c’est un modèle qui est basé sur une grosse production centralisée et des échanges entre ces lieux de production.

D’ailleurs, le maillage, même s’il va permettre de faire descendre l’électricité éolienne du nord, il va surtout aussi relier Doel, Borssele, Gravelines, Chooz, Tihange qui sont de grosses centrales nucléaires. Donc le modèle reste la grosse production centrale et nous avons besoin de ce genre d’autoroutes parce que nous avons un modèle de production d’électricité avec de grosses centrales.

Ne serait-il pas temps de réfléchir à des modèles plus décentralisés, avec de plus petites unités de production, mais plus disséminées et qui demandent moins de transport ?

Crise de confiance

Nous vivons une crise de confiance entre les citoyens et la classe politique, entre les citoyens et les multinationales, entre les citoyens et l’agro-alimentaire, entre les citoyens et les groupes économiques importants, et vous en faites les frais quelque part.  D’un côté le rejet du changement est grand, car les changements ces dernières années n’ont pas toujours pris en compte le citoyen, le consommateur, le travailleur, la personne, mais également parce que de nombreux problèmes dans notre société restent à résoudre avant d’en créer de nouveaux.

Communication

De l’autre côté, très souvent, on rencontre une infantilisation dans la communication, qui est malheureusement rarement objective, à charge et à décharge, (et donc je vous remercie d’être là pour répondre à nos questions directement) mais dans les informations préparatoires, c’était un petit peu plus léger. Et donc cette communication, qui est rarement objective, n’est pas à charge et à décharge, ne convainc ni ne persuade les citoyens. A force de vouloir adresser le même simple message à tous, on ne convainc plus personne. A force de simplifier ses messages, on ne construit pas chez les citoyens une base d’analyse et de compréhension, et on finit par obtenir des débats pour ou contre – surtout contre.

Intelligence collective

Ces organisations en qui le citoyen a de moins en moins confiance ont généralement en commun un modèle de décision qui est très vertical, top-down, plutôt hiérarchisé, et dont le sommet croit avoir raison puisqu’il est au sommet. Les étages inférieurs n’ont qu’à exécuter leur vision. Ces organisations exportent leur modèle interne sur leurs clients, et sur leur communication à l’extérieur de leur organisation. Vous-même, vous l’avez dit en préambule : Elia ne parle pas la même langue que ceux qui les interroge. Il y a même une rupture au niveau du langage entre parfois le politique, parfois les sociétés et les gens à qui le discours s’adresse.  Il est temps que ce modèle change, ce modèle top-down, hiérarchisé, pour un modèle plus ouvert, plus transversal, qui prenne en compte et qui mobilise l’intelligence de ses membres et la participation de chacun.

Nous en avons les moyens techniques, les citoyens en ont de plus en plus l’habitude. 

Procédure

Comment allez-vous récupérer ce démarrage désastreux sur votre communication, comment allez-vous non pas rassurer ou ignorer les citoyens qui mettent en doute le projet, mais comment allez-vous les convaincre que c’est le meilleur projet, que c’est pour préparer l’avenir et celui de leurs enfants, si ce n’est en les écoutant d’abord, en les informant ensuite, et enfin, surtout en modifiant votre projet pour prendre en compte nos préoccupations ?

Vous en avez un peu parlé, mais cela m’intéresserait d’avoir les différentes étapes et les endroits où les citoyens ont encore l’occasion de dire leur mot dans les différentes étapes du processus.

Electricité et santé

Dernière question : dans le dossier du Ministère de la Santé Publique sur l’électricité et la santé, il y a un très beau petit graphique – qui vient de chez vous d’ailleurs – où l’échelle est exprimée en µTesla et où l’on peut voir que le rayonnement diminue avec le carré de la distance, plus on s’éloigne du centre de la ligne. Comme le Conseil Supérieur de la Santé recommande par précaution de limiter l’exposition d’enfants de moins de 15 ans à 0,4 µT, ce serait intéressant d’avoir le graphique, tel qu’il était là, remis à jour avec une ligne de 380KV à 50Hz, puisque cela a un impact, et qu’on puisse comme cela voir à partir de quelle distance on arrive à 0,4 µT, et savoir où on est saufs.

Guy de Smet

Valorisation du plan de secteur

Vous nous avez parlé dans l’introduction de valorisation du plan de secteur. Qu’est-ce que vous entendez par valoriser le plan de secteur ?

Indemnisation

Deuxième question vous avez répondu partiellement en parlant d’indemnisation des citoyens (ou du moins propriétaire de terre agricole par l’emprise au sol) éventuellement le rachat et pendant les travaux. Qu’en est-il d’indemnisation de citoyens ou d’agriculteurs une fois les travaux terminés pour des nuisances éventuelles ?

Energie grise

On a beaucoup parlé d’incidence en parlant de coût en comparant le souterrain et l’aérien mais a-t-on étudié l’incidence de ce qu’on a tendance à appeler l’énergie grise c’est-à-dire le développement de gaz à effet de serre par la production à la fois du ciment, du béton, de l’acier pour construire l’aérien ? C’est aussi un autre élément dont il faut tenir compte et là vous n’avez pas parlé de cette incidence sur l’environnement pour la production préalable de la construction.

Les questions et réponses en vidéo

Retrouvez les questions des conseillers et les réponses d’Elia au Conseil Communal en vidéo à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/page.brainelecomte/videos/3314656578623123

2 pensées sur “Questions du groupe Ensemble à ELIA au Conseil Communal du 5 octobre 2020

  • 8 octobre 2020 à 18 h 54 min
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    il faut amener Elia aussi sur l’exigence de mettre en place des indicateurs d’impact qui seront monitorés de manizte indépendante sur le long terme avec des indemnisations à la clé si des dépassement de seuils sont observés.

  • 8 octobre 2020 à 20 h 24 min
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    Merci à vous d’avoir posé des questions pertinentes et ne donnant pas l’impression que nous étions seuls au monde en tant que personnes directement impactées car malheureusement,
    c’est le ressenti que l’on a.
    Je suis sortie de ce cc avec un goût amer , la rage au ventre car nous aurions pu croire, hormis chez vous, à une certaine complicité avec Elia.
    Peu de solidarité des citoyens non impactés qui ne se rendent pas compte de l’ampleur néfaste du projet.
    J’espère que cette catastrophe n’aboutira jamais.

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